Les 42 km de crête sont pierreux ou pelés mais du buis y côtoie parfois des pelouses d'altitude ou du genévrier nain. Un relais de transmission occupe son sommet, à 1826 m. Un observatoire d'astronomie1 jouxte la station de ski créée en 1934, la plus ancienne du département. Elle reçut en 1935 les premières remontées mécaniques des Alpes du Sud. La plupart fermèrent en 1997.
Les sources sont rares, surtout au sud. Aucun ruisseau permanent n'existe. L'eau de ruissellement rejoint des affluents de la Durance mais aussi, absorbée par le sol fissuré, resurgit à Fontaine-de-Vaucluse à 60 km de là.
Chevreuils, cerfs, chamois, lièvres, blaireaux, sangliers, renards, vautours fauves, aigles, lézards verts, vipères aspic, couleuvres, etc… peuplent ses pentes.
LA PRÉSENCE HUMAINE
La montagne de Lure abrita une population d'apiculteurs, de sériciculteurs2, de charbonniers, de bûcherons, de bergers, de sabotiers, etc… Champs délaissés, restanques3, murs d'enclos, ruines de bergeries (à gauche) et de mas, bories4 (au centre), charbonnières5, fours mobiles6 (à droite) l'attestent. Les herboristes prisaient sa richesse en plantes médicinales et aromatiques. La combe, le quartier, le jas « des glacières » se réfèrent à un passé à présent oublié (aucune trace retrouvée)…
LA FORÊT DE LURE
Sa surface déclina conjointement à l'essor démographique et aux besoins croissants de l'industrie (faïenciers, forgerons, chaufourniers, verriers, tuiliers, fondeurs, etc…)10 causant l'érosion des sols, des inondations et des glissements de terrain périodiques.
Le reboisement des zones instables, la régénération naturelle et l'exode rural inversèrent cette tendance au milieu du XlXème siècle. 500 hectares de pins noirs d'Autriche et de mélèzes furent plantés au début du XXème siècle. Les Harkis de Sisteron parsemèrent de sapins les hêtraies à partir des années 1960.
On y croise principalement à présent :
LA CHAPELLE SAINT-PONS À VALBELLE
Restauré récemment, cet édifice plaqué à une falaise un peu au nord de la montagne de Lure est assez difficile d'accès sur son rebord étroit. L'abside et la nef sont datées du Xlème ou du Xllème siècle. L'intérieur ocré abrite un bel autel taillé. Un cippe13 ancien y fait office de bénitier. Les ouvertures offrent de magnifiques vues.
Pas très loin, une grotte aménagée en cellule dut autrefois abriter un ermite…
LES ITINÉRAIRES
Cette montagne comblera aussi bien le naturaliste que le randonneur. Les balisages y sont nombreux et la route reliant Saint-Étienne-les-Orgues à Valbelle permettra d'abréger certains parcours.
NB : un circuit pédestre sur le Garlaban (13) longe le village d'Aubignane créé en 1943 pour le film « Regain »
de Marcel Pagnol tiré du roman de Jean Giono qui se situe en fait dans la montagne de Lure (04) !
L'éloignement de Marseille et les problèmes d'intendance posés sur place, dont l'état des pistes, firent que
seuls quelques plans fixes y furent tournés.
Violée par des charbonniers de Lure, Arsule (Orane Demezis) suit le rémouleur Gédémus (Fernandel)…
1 http://www.astrosurf.com/saml 2 éleveurs de vers à soie.3 murets de pierres sèches bloquant la terre d'une pente.
4 abris, souvent circulaires, en pierres sèches d'usage varié.5 place ayant servi à la cuisson de meules de charbon de bois.
6 procédé tardif de cuisson du charbon de bois.7 précepteur flamand des enfants d'une riche famille de Forcalquier.
8 Cassini l, ll, lll, lV : lignée d'astronomes et de cartographes, premiers directeurs de l'Observatoire de Paris créé par Colbert.
9 toponyme : lieu de comptage du bétail. 10 gros utilisateurs de charbon de bois.11 sud d'un relief, donc exposé au soleil.
12 nord d'un relief, donc presque toujours à l'ombre.13 stèle en forme de pilier quadrangulaire gravée d'une inscription.